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2001 Dominic Pedrazzini, « Monsieur le Suisse… » Jomini un républicain et ses empereurs (avec / mit pdf)


Pedrazzini, Dominic M., 2005, La Suisse / Die Schweiz – 1945 - 1990, Berne, Association suisse d’histoire et de sciences militaires, Association suisse d’histoire et de sciences militaires (ASHSM)

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Référence Alexandria

 

Le titre peut surprendre, tant on aborde habituellement le général Jomini sous l’angle du théoricien, de l’écrivain ou du penseur militaire. On a parlé du « devin de Napoléon » ou de « l’augure d’Alexandre », sans saisir toujours les contrastes d’une personnalité généreuse et controversée.

La carrière de l’illustre Payernois offre à l’examen autant d’avatars que de suc-cès. Carrière – faut-il le rappeler brièvement – qui conduisit Jomini de l’apprentis-sage de commerce à celui des armes, du secrétariat à la finance, de la spécula-tion aux combinaisons tactiques, des états-majors aux cours impériales. Ses sé-jours varieront à l’envi. Le développement de sa pensée et de son action se nourriront aussi bien de stratégie que de politique ou de littérature militaire, d’histoire ou de patriotisme que de diplomatie, tout au long d’un parcours finalement glorieux mais passablement chaotique.

L’inclinaison la plus forte de sa trajectoire s’inscrivit sans conteste lors son passage à l’ennemi après la bataille de Bautzen en 1813. Et c’est là, plus préci-sément, que surgit dans toute la force de sa décision, le républicain qu’il demeu-ra toujours, même à l’ombre des monarques. Or, seule toute la lumière convient aux républicains ! Elle fit à Jomini forcément défaut. En effet, comment appliquer à l’autocratie napoléonienne ou tsariste les principes élémentaires de la liberté d’expression, de l’égalité de traitement, de la fraternité d’armes et de plume ?

S’agit-il de confondre en république la notion révolutionnaire du gouvernement par le peuple ? Ce n’était en tout cas pas la notion antique et élitaire qu’avait reprise, au début, au compte de ses plus éminents acteurs, le siècle des Lumiè-res. Jomini, comme Bonaparte ou Alexandre Ier de Russie, appartenaient à ce courant, par ses origines et son éducation. En tout état de cause, la république terroriste de 1792, n’avait rien de commun avec celle de Platon ou de Cicéron, hormis les germes de la dictature. La manipulation des masses et des idées, l’art de la victoire, recourent toujours à une stratégie. Encore faut-il en maîtriser les conséquences !

Au gré de ses hautes relations, nous allons tenter de découvrir un autre Jomini.

© 2001, Association suisse d’histoire et de sciences militaires, Berne

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