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Serie ARES 2 - Rudolf Jaun et al (2015) - An der Front und hinter der Front / Au front et à l'arrière

Au front et à l'arrière Der Erste Weltkrieg und seine Gefechtsfelder / La Première Guerre mondiale et ses champs de bataille Au front et à l'arrière Der Erste Weltkrieg und seine Gefechtsfelder / La Première Guerre mondiale et ses champs de bataille

Rudolf Jaun, Michael Olsansky, Sandrine Picaud-Monnerat - An der Front und hinter der Front / Au front et à l'arrière : Der Erste Weltkrieg und seine Gefechtsfelder / La Première Guerre mondiale et ses champs de bataille

Der Erste Weltkrieg zog alle Weltmächte in seinen Bann. An der Gefechtsfront und an den Heimfronten unternahmen die Kriegsmächte unvergleichliche Anstrengungen. Mit vielfach erhöhter Produktion und umfassender Mobilisation versuchten sie, den Erfolg an der Gefechtsfront zu erzwingen. Dies führte zu einem Wandel der Streitkräfte und der Kampfführung, aber auch zu einer Totalisierung der Kriegsführung unter Einbezug ganzer nationaler Gesellschaften und ihrer Kultur.


Nach dem Krieg zogen die politischen und militärischen Eliten «Kriegslehren» von ganz unterschiedlicher Tiefe. Ebenso intensiv und umstritten waren die gesellschaftliche Verarbeitung und das Gedenken an diesen Krieg. Der Band vereint 19 Beiträge, verfasst von international renommierten Historikerinnen und Historikern.

Herausgegeben von Rudolf Jaun, Michael Olsansky, Sandrine Picaud-Monnerat, Adrian Wettstein. Mit Beiträgen von Ian Beckett, Roger Chickering, Michael Epkenhans, Stig Förster, Gerhard P. Gross, Wim Klinkert, Günter Kronenbitter, Gerd Krumeich, Sönke Neitzel, Nicolas Offenstadt, Michael Olsansky, Markus Pöhlmann, Dimitry Queloz, Roman Rossfeld, Martin Schmitz, Georges-Henri Soutou, Adrian Wettstein, Béatrice Ziegler.

 

2015

43 sw Abbildungen

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Introduction

Divisionnaire (aD) Dominique Juilland

Président de l’Association suisse d’histoire et de sciences militaires

 

Fallait-il en cette année de commémoration du 100 e anniversaire du début de la Grande Guerre, où foisonnaient journées du souvenir, publications érudites et fouillées – à l’image de Griff nach der Weltmacht de Fritz Fischer, Der Grosse Krieg de Herfried Münkler, Les Somnanbules de Christopher Clark ou encore L’agonie d’une monarchie de Jean-Paul Bled – et autres journées d’études ajouter une énième manifestation consacrée à la Première Guerre mondiale ? N’était-ce pas courir le risque d’enfoncer des portes ouvertes, de réchauffer des lieux communs ? Tout sur ce conflit cataclysmique n’avait-il pas déjà été dit, écrit, étudié ?


Ce second volume de la SERIE ARES apporte une réponse sans équivoque quant à l’utilité, voire la nécessité de cette manifestation. Les actes du colloque Au front et à l’arrière qu’il contient sont la preuve qu’il reste encore des zones d’ombre à éclairer et des champs de recherche à défricher. L’originalité tant dans la thématique que dans le mode de déroulement du colloque a permis d’apporter, ici et là, un éclairage nouveau et des compléments sur des sujets qui semblaient largement et définitivement connus. En effet, ce colloque se voulait à la fois interdisciplinaire, international, mais aussi intergénérationnel et intercommunautaire. La large palette des communications contenues dans ce volume illustre notre volonté de donner l’occasion à de jeunes chercheurs de présenter les résultats de leurs études en présence d’historiens de renom, ­d’associer spécialistes del’histoire et chercheurs venant d’autres domaines des sciences sociales, defaire intervenir côte à côte des universitaires spécialisés en histoire militaireet des militaires intéressés par l’histoire, de confronter les perspectives depersonnalités venant des différents pays belligérants de l’époque. Maisce colloque voulait aussi être l’occasion de la rencontre entre des profes­sionnels de l’histoire militaire et « l’honnête homme » au sens où l’enten­dait le XVII e siècle : l’homme cultivé féru d’histoire. Le bilan de ces deuxjours de réflexions et d’échanges scientifiques est contenu dans les pages quisuivent. Il est bien trop riche pour être résumé en quelques phrases. Quatreéléments méritent cependant d’être mis en exergue.Ce colloque fut organisé main dans la main par un organisme d’État –l’Académie militaire à l’Ecole polytechnique fédérale de Zurich – et une or-ganisation de milice, l’Association suisse d’histoire et de sciences m­ ilitaires.

 

Cette coopération illustre parfaitement cet esprit de milice typiquement hel-vétique, où professionnels et amateurs éclairés œuvrent ensemble à la réa­lisation d’un projet. Cette coopération est à l’image de ce qu’est ­l’arméede milice helvétique : un effort commun des militaires d’active et des ci-toyens-(soldats) pour garantir la sécurité du pays et donc le bien de la patrie.C’est l’occasion ici d’exprimer nos vifs remerciements à l’Académie mi-litaire et à son commandant, le brigadier Moccand avec ses collaborateurspour leur précieux soutien, tant financier qu’administratif, sans lequel cecolloque n’aurait pu se faire dans d’aussi bonnes conditions.Une question récurrente est de savoir qui doit être en charge de l’his-toire militaire : les universitaires ou les militaires ? Les pages qui suivent ap-portent la seule bonne réponse : les universitaires ET les militaires. En effet,pour le bien de l’étude de l’histoire militaire, il faut un sain mélange entrechercheurs universitaires, garants de la rigueur scientifique en matièrede recherche historique, et des militaires d’active apportant l’expérienceconcrète du métier des armes et des campagnes en cours. Si l’histoire mi-litaire est d’abord une histoire des batailles et des campagnes militaires,elle est aujourd’hui toujours plus interdisciplinaire, e ­ nglobant l’étude desdimensions politiques, économiques, sociales et cul­turelles des conflits.C’est la fameuse polémologie que les générations précédentes ont appriseavec Gaston Bouthoul et Raymond Aron. Cette pluridisciplinarité se reflètedans les communications contenues dans ce volume.

 

Mais s’il en est ainsi, il ne faut pas perdre de vue qu’in fine ce sont des soldats qui, sur le champ de bataille, s’affrontent jusqu’à la mort. Ce sont 18 millions de soldats – beaucoup d’hommes, mais aussi des femmes – quiont sacrifié leur vie sur les champs de bataille entre 1914 et 1918. Ces pagessont aussi une façon de rendre hommage à tous ceux qui sont morts auchamp d’honneur.

C’est au politique de définir les buts et les valeurs pour lesquels il estprêt à envoyer des soldats à la guerre, in fine d’en accepter la mort. Il ap-partient au militaire de transformer ces intentions politiques en opérationsmilitaires. Or, conduire la guerre est plus qu’un métier ou un savoir-faire.Ce n’est pas un hasard si l’ouvrage de stratégie militaire écrit au VI e siècleavant JC par Sun Tsu est entré dans l’histoire sous le titre de L’art de la guer­re. L’art, ce n’est pas de gagner une bataille à n’importe quel prix. Le som-met de cet art, c’est d’atteindre les objectifs d’une opération militaire avecun minimum en pertes humaines et en destructions matérielles.Nous faisons nôtre le constat du commandant de corps Mabillard, quifut chef de l’instruction de l’Armée suisse, qui disait amèrement : « La Première Guerre mondiale, c’est la négation absolue de l’art de la guerre ! ».Verdun et la bataille de la Somme en sont des illustrations dramatiques :des centaines de milliers de morts pour des gains de terrain de quelqueskilomètres sans aucune perspective d’atteindre les buts de guerre à la clé.Que la lecture des pages qui suivent, résumé de deux jours de réflexion,nous aide à mieux comprendre les cruels évènements qui se sont passés ily a cent ans, afin que nous soyons capables de prendre aujourd’hui les me-sures opportunes pour que demain de tels massacres puissent être évités.